Le Guide du Duo en Moto : Comment Rouler à Deux Sur Une Moto ?

Comme vous l’avez sans doute remarqué, Max et moi roulons en duo sur la moto ! Et de la même façon qu’il n’est pas inné de rouler sur une moto, il n’est pas inné de rouler sur une moto à deux, ou d’être passager. Aussi, être passager ne se limite pas à faire le « poids mort », comme on peut le lire parfois, à l’arrière d’une bécane. Raison pour laquelle on trouvait important de faire le point ici : on vous donne un guide de bonne conduite à deux sur une moto pour à la fois votre sécurité et votre confort.

Est-ce que c’est difficile de rouler en duo sur une moto ?

A l’arrière

A l’arrière, il peut être stressant de monter avec quelqu’un, encore plus si vous êtes vous-même motard. Mais si vous faites confiance à votre pilote (un élément pour nous, essentiel !) alors être passager à l’arrière d’une moto n’a rien de difficile.

Cela dit, il existe quelques petites règles de conduite (dont on vous parle plus bas) pour ne pas gêner la conduite du pilote. Il y a aussi des environnements dans lesquels rouler en duo sur une moto peut être plus difficile que dans d’autres. Je pense par exemple au sable, à la boue, sur une piste de off road en montée… Autant de situations dans lesquelles le passager peut se retrouver en difficulté. La position que vous adoptez aura un rôle important à jouer, pour à la fois votre confort et votre sécurité. Tout ça, on le voit plus bas ! Cela dit, de manière générale, si vous faites confiance à votre pilote et avec un peu d’entraînement : ça roule tout seul.

Côté pilote

Rouler en duo est plus difficile pour le pilote, on ne va pas vous le cacher. Cela demande en effet une toute autre dimension, de responsabilité et d’attention. Non seulement, le pilote doit se concentrer sur la route mais il doit aussi se concentrer sur le passager. Pour son confort de conduite, et celui de son passager : il devra apporter quelques ajustements à sa conduite ainsi qu’au contrôle et à la gestion de la bécane. La maniabilité change, la stabilité change.

Justement : qu’est-ce qui change avec un passager moto ?

Conduire en duo modifie la dynamique de conduite. Ce que vous devez retenir ?

• La moto est moins maniable, surtout dans les virages serrés qu’il faudra ainsi anticiper davantage.
• La « moto » est plus lourde (du moins, ce qu’elle transporte) ; avec un poids supplémentaire à l’arrière, il faudra adopter une conduite plus souple et anticipative.
• La bagagerie aussi doit évoluer (notamment pour un long road trip) : on n’embarque pas le même équipement ainsi que les mêmes bagages, en duo ou en solo. Vous-même étant plus imposant sur la moto, votre bagagerie doit être plus légère.

Comment conduire à deux sur une moto ?

Conseils de pilotage pour le conducteur

1. Bien préparer votre passager avant de prendre la route, encore plus si c’est sa première fois. N’hésitez pas à lui expliquer les bases de la conduite à deux, et les consignes de sécurité. Le plus important ? Qu’il suive tous vos mouvements, sans les exagérer, en restant naturel et en se faisant le plus léger possible (on explique tout ça plus bas, dans les conseils pour le passager). Vous pouvez aussi faire un tour de la moto, expliquer les commandes et le fonctionnement général de la bécane pour mettre en confiance votre passager.
2. Quant à vous, adaptez votre conduite ! C’est-à-dire :
   – anticipez les virages pour assurer la stabilité et le confort de votre passager ;
   – freinez en douceur et privilégiez les freins arrière pour une décélération plus progressive ;
   – passez aussi les vitesses en douceur, enrouler les accélérations à l’embrayage, pour éviter les à-coups ;
   – accélérez de manière progressive pour assurer le confort de votre passager.
3. Et adaptez cette conduite en fonction du niveau de votre passager ! En effet, ces conseils sont à prendre, suivre et amplifier en fonction du niveau et du nombre d’heures de roulage de votre passager. Un passager qui a de l’entraînement aura moins besoin de toutes ces attentions. Il aura l’habitude, et aura sans doute appris avec le temps (les virages, le freinage…). Au contraire, un passager qui a peu d’heures de roulage derrière lui, et peut-être un peu peur, aura besoin de gagner en confiance. Donc tous ces conseils de conduite doivent être suivis et exagérés, jusqu’à ce que votre passager soit suffisamment en confiance.
4. Soyez à l’écoute de votre passager : demandez lui régulièrement comment il se sent, écoutez-le, observez ses réactions. Faites des pauses régulières, lors desquelles vous pouvez débriefer. En roulant, n’hésitez pas à communiquer vos intentions, à la fois pour l’en informer et pour créer une relation de confiance. Un passager averti en vaut deux ? Heureusement non, mais c’est un passager qui se comporte mieux !

Conseils pour le passager en duo sur une moto

1. Notre premier conseil est de faire confiance au pilote : détendez-vous, et faites confiance à ses compétences de pilotage. Si vous ne lui faites pas confiance, vous allez stresser et ainsi, vous crisper à l’arrière de la moto. Vous allez être « plus lourd », et votre conducteur va le sentir. Aussi, si vous êtes crispé, vous allez contredire ses mouvements… Ce qu’il faut justement éviter !
2. En effet, notre conseil suivant c’est de suivre le pilote dans tous ses mouvements, aller dans son sens. Cela peut être contre-intuitif mais il est par exemple recommandé, dans les virages, de vous pencher comme il le fait vers l’intérieur du virage. Collez vous au conducteur, et suivez ses mouvements, sans les exagérer.
3. Car oui, entre posture collée et posture plus éloignée : je préconise la première. Collez-vous à votre conducteur, pour ne faire qu’un avec lui. Comment ? En serrant vos genoux contre ses jambes. Bras autour de la taille, ou sur les poignées passager dont dispose la moto, Pour faciliter le pilotage du conducteur et favoriser les bons comportements de la moto, gardez en tête de ne faire qu’un !
4. Enfin, dernier conseil : faites vous léger. Relax ! Détendez-vous, évitez de vous crisper, suivez votre pilote dans ses mouvements et faites-vous léger à l’arrière. Plus vous serez détendu, et plus vous serez léger, souple, et mobile.

On vous donne plus de conseils dans notre article « quel comportement adopter à l’arrière d’une moto« .

Monter et descendre de la moto

Pour nous, après plusieurs années d’entraînement, monter et descendre de la moto est devenu naturel… Mais au début, ou super chargés, cela peut être intimidant pour le passager et déstabilisant pour le pilote. Cela nécessite une bonne coordination ou du moins, une technique adaptée. Pour monter, deux options majeures :

• le pilote monte normalement, et le passager monte après le pilote
• le passager monte à l’arrière de la moto, le pilote s’installe ensuite

La montée

Dans la première option, le pilote monte normalement. Le passager quant à lui doit attendre le feu vert du pilote pour monter, et c’est l’aspect le plus important. Personnellement je monte toujours à gauche, côté béquille, au cas où… Je pose mon pied gauche sur le repose-pied car monter sur un gros trail à partir du sol c’est impossible (pour moi en tout cas). Ensuite, je pousse sur ma jambe gauche et m’agrippe au conducteur (ou pose ma main gauche sur son épaule). Je passe ma jambe droite au-dessus de la moto pour rejoindre l’autre cale-pied avant de m’asseoir. Je m’installe doucement sur la selle.

Pour la seconde option, le passager monte d’abord sur la selle du pilote, pour se hisser dans un second temps sur la selle du passager. La moto est béquillée pendant l’opération. C’est considéré comme plus facile car moins haut. C’est aussi pratique pour une moto chargée, quand les valises et autres Roll Bags empêchent au passager de balancer sa jambe par dessus la selle. Il faut avoir confiance en sa bécane, et surtout en sa béquille. Il faut aussi garder en tête la répartition de son poids au cours de l’opération. Ce n’est pas une technique pour les novices. Ce sera aussi plus difficile pour le pilote de redresser la moto à ce stade s’il n’a pas la bonne technique.

La descente

Pour descendre, c’est relativement pareil mais dans l’autre sens. Le passager doit avant tout attendre que la moto soit complètement arrêtée, en combinaison du feu vert du pilote. C’est même plus facile car le pilote peut béquiller la moto. On redescend par là où nous sommes montés, en passant d’abord la jambe droite au-dessus de la moto, en se tenant à l’épaule du pilote. Lorsque mes deux pieds sont au même niveau (du repose pieds gauche), je descend doucement (pied droit en premier, pied gauche enfin).

Un dernier conseil pour notre pilote : quelle que soit la technique utilisée, veillez à maintenir l’équilibre de la moto, en montée comme en descente du passager.

Quelle moto pour rouler à deux ?

Cette thématique, on l’a déjà plus ou moins abordée dans notre article « quelle moto pour voyager » (que l’on vous conseille d’ailleurs si vous préparez un road trip, ou vous souhaitez changer de bécane).

Pour une expérience de conduite à deux, on recommande avant tout une moto d’une puissance suffisante pour assurer une conduite fluide est idéale. Les motos de type touring ou cruiser, dotées de moteurs de moyenne à grande cylindrée, offrent généralement le confort et la stabilité nécessaires pour les trajets à deux. La BMW R1250RT est réputée pour son confort, autant pour le conducteur que pour le passager. Aussi, ce n’est jamais la favorite pour son esthétique mais notre Super Ténéré 1200 est à la fois confortable pour le passager et son conducteur, et super robuste ! On ne peut que la conseiller (encore plus lors de grands voyages comme le nôtre).

3 conseils pour rouler en duo sur une moto en toute sécurité

Avant de nous lancer, avant de pendre la route, trois éléments sont pour nous indispensables :

1. Communiquer

Pour rouler en duo sur une moto, notre meilleur conseil est de communiquer. Que ce soit avant de partir, en roulant, et à la fin de votre petite virée, comme pour faire un bilan (notamment, lors de vos premières sorties). Lorsque vous roulez, il est bien par exemple que le pilote communique les dangers au passage, les bosses, les freinages, les virages… De la même façon, il est important que le passager le communique lorsqu’il ne se sent pas à l’aise. Pour tout ça, mieux que de crier on pense important d’investir dans un système de communication bluetooth, aussi appelé intercom. Les intercoms vous permettent de communiquer tout au long du trajet sans avoir à crier, et vous permettent aussi de combler l’ennui, d’écouter la radio, la musique, passer des appels…

On a choisi les intercoms Cardo Freecom qui nous accompagnent depuis 5 ans. Ils sont résistants, durables, et la batterie tient longtemps.

2. Bien s’équiper, pilote comme passager

Au-delà du casque et des gants, obligatoires, on pense la veste essentielle à toutes virées. Avec dorsale et protections, bien sûr. Les bottes et pantalons nous semblent quant à eux essentiels pour les longs road trips, week-ends, et toutes virées en off road.

3. Préparer la moto à l’arrivée d’un nouveau passager

Pensez à ajuster les suspensions et la hauteur des phares. Les suspensions doivent être réglées pour supporter le poids supplémentaire du passager sans compromettre la maniabilité de la moto. Ajuster tout ça vous permet de maintenir une conduite stable et équilibrée. Pour les phares, assurez-vous qu’ils offrent une visibilité optimale et qu’ils n’éblouissent pas les autres usagers de la route, surtout la nuit. Des feux LED ou à faisceau adaptatif sont recommandés. On détaille d’ailleurs l’installation de feux LEDs sur la Super Ténéré ici.

Un dernier mot pour former un duo en moto : mieux qu’être pilote et passager, l’idée est de véritablement devenir une équipe… Communiquer, et partager son expérience. Pratiquez régulièrement, vous finirez par accroître la confiance et améliorer votre coordination.

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