Conseils de pilotage

Quel comportement adopter à l’arrière d’une moto ?

en duo sur une moto
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Ceux qui nous suivent le savent sûrement, nous roulons en duo sur la moto. 2 up sur les pistes comme ils disent ici aux Etats-Unis. Max pilote, et Mathilde s’accroche ? Justement, s’accrocher ou ne pas s’accrocher, suivre ou ne pas suivre, se pencher ou ne pas se pencher… Voyons quels comportements adopter à l’arrière d’une moto en tant que passager et quels comportements éviter pour ne pas déranger le pilotage (et le pilote). Comment rouler à deux pour prendre du plaisir, autant du côté pilote que passager.

Pour info : on roule en Super Ténéré. Une moto aventure plutôt touring / trail. Les conseils donnés ici peuvent être appliqués à toutes les pratiques, de la sportive au scooter, en passant par le custom. On laisse malgré tout de côté le side-car et son singe.

Comment monter et descendre de moto quand on est passager ?

Commençons… par le commencement. S’il est important de bien se comporter en route, il ne faut pas non plus déséquilibrer le pilote en montant ou en descendant de la moto à l’arrêt. Ou le prendre par surprise ! Je dirais donc que la première chose à faire est de s’assurer que le pilote est prêt à « vous accueillir » sur la moto avant de monter, et donc de lui demander. Une fois qu’il ou elle a la moto bien en main, c’est à vous de l’enfourcher.

Monter par la gauche est recommandé. C’est de ce côté que se trouve la béquille qui permettra de retenir la moto si le pilote est déséquilibré. Côté pilote, il est recommandé de freiner de l’avant et de remonter la béquille une fois le passager installé. Cependant, il est toujours bon de savoir grimper des deux côtés.

Ami passager : commencez par poser le pied gauche sur le repose-pied gauche. Aidez-vous en posant votre main gauche sur l’épaule gauche du pilote mais attention à ne pas mettre tout votre poids. Vous pouvez poser votre main droite sur le top case, la selle ou la poignée. Une fois debout, enjambez la selle avec la jambe droite, posez le pied sur le repose-pied et asseyez-vous en douceur. Vous pouvez aussi enjamber la selle d’un coup d’élan et vous asseoir… doucement ! L’élan ne doit pas vous emporter, ne tombez pas sur la moto comme un « sac de sable ». Vous devez monter en douceur. N’hésitez pas à prendre le temps de bien vous positionner avant de démarrer.

Pour descendre

Il n’y a pas vraiment de technique si ce n’est, encore une fois, d’attendre que votre pilote soit prêt et disposé, les deux mains sur le guidon, la béquille en place. On descendra comme on est monté, de préférence par la gauche en enjambant la selle et en gardant le pied gauche sur le repose-pied gauche alors que le pied droit rejoint la terre ferme.

A noter : sur un trail hyper chargé, le passager moto peut monter et descendre en premier. C’est un peu effrayant (du point de vue de Mathilde) mais rassurez-vous, la béquille peut supporter une charge bien plus importante que ce que vous imaginez. Et il s’avère que c’est plus simple pour le pilote. Le passager disposera de plus d’espace pour passer ses jambes, que ce soit pour monter ou descendre.

Où se tenir ?

L’essentiel du maintien du passager s’effectue avec les jambes. Elles doivent être resserrées contre celles du pilote, ou contre sa taille (en fonction de la selle) façon étau. Et pour le pilote justement, c’est un bon moyen de s’assurer que son nouveau passager connaît son rôle : lorsqu’on sent une pression aux jambes ou à la taille, c’est plutôt bon signe pour la suite du ride.

Pour le haut du corps, la question « où se tenir » peut se poser. Mathilde fait partie de la team câlin : celle qui se tient au pilote, les bras au niveau de l’estomac. Dans cette équipe, on cherchera à se rapprocher le plus possible du pilote afin de ne faire qu’un. Attention à le ou la laisser respirer tout de même, et à être bien accroché. Les coups d’accélération ne doivent pas vous surprendre et vous faire perdre votre position. Le passager doit être gainé au niveau de la ceinture abdominale durant les phases d’accélération et de freinage, afin d’éviter les impacts sur le pilote, notamment avec le casque. Attention, il ne s’agit pas d’être rigide, non plus ! Fort mais souple, donc.

Si vous connaissez peu le pilote, ou que vous n’êtes tout simplement pas prêt à l’enlacer, vous pouvez vous accrocher aux poignées qui peuvent se trouver au niveau de la selle moto. La position est différente puisque les bras sont ici légèrement en arrière par rapport au haut du corps. Personnellement, je trouve cette position plus fatigante et moins rassurante (point de vue du passager), mais c’est une position classique sur une moto. Comme pour la team câlin, le gainage sera de mise, probablement davantage puisque le buste du pilote ne sert plus d’appui.

aventure moto à deux

3 conseils de base pour être un bon passager moto

Être un bon passager moto, c’est comme être un bon pilote, cela s’apprend. Et non, le passager n’est pas un sac de sable comme on peut l’entendre. En l’occurrence, c’est plutôt le contraire : il doit se faire léger, se faire oublier et ne former qu’un avec le pilote.

1. Se faire oublier

C’est sans doute le conseil le plus important. Du coup, on évite de s’agiter dans tous les sens, de montrer au pilote tel ou tel monument sur la route, on évite de danser ou de se pencher aléatoirement à droite et à gauche. Le conseil est valable en mouvement et à l’arrêt. En gros, il faut rester sage mais ne pas être rigide non plus. Il faut tout simplement suivre le pilote dans ses mouvements. Maintenir toute sa force dans les cuisses, pour s’accrocher au conducteur, mais garder le haut du corps hyper souple. Oui c’est du sport, ça demande de travailler ses cuisses et ses abdos (mieux qu’une séance de fitness à la maison).

L’idée est de ne faire qu’un et de créer le moins d’appel d’air entre vous deux. Concernant les pieds : ils ne doivent pas bouger. Etre posés sur les repose-pieds arrière, et rester à leur place. Eviter de les mettre trop en avant afin qu’ils ne gênent pas ceux du conducteur.

2. Ne faire qu’un avec le pilote

A nos débuts, Maxime m’avait plusieurs fois répété de faire attention à ce que mon casque ne vienne pas taper le sien. Pour éviter cela, je me mettais légèrement en arrière… Erreur ! L’idéal, pour faciliter un maximum la conduite du pilote, c’est de se coller et de ne faire qu’un (en faisant attention à ne pas cogner le casque du pilote à chaque freinage ou accélération). Conseil surtout valable dans les terrains chaotiques (dont on parle plus bas).

3. Faire confiance au conducteur

Se faire oublier, c’est aussi laisser l’intégralité du contrôle de la route au pilote. Se laisser guider, se laisser porter et faire confiance. Vous pouvez regarder la route bien sûr, mais ne donnez pas vos conseils de conduite ! C’est facile lorsqu’on n’est pas conducteur (Mathilde)… Mais probablement plus difficile pour les pilotes qui jouent parfois le rôle de passager. Faire confiance au pilote (et que le pilote fasse confiance à son passager), c’est primordial pour vivre une bonne expérience.

Dans les virages : moment le plus important

Dans cette idée de suivre le pilote dans ses moindres mouvements, c’est surtout le cas dans les virages et autres tournants. Virage à droite, le pilote se penche légèrement à droite, le passager moto doit légèrement se pencher à droite également. Mais attention à ne pas exagérer le mouvement, continuer à rester fluide, léger et à se pencher de la même façon que se penche le pilote.

Il faut suivre le pilote, ne pas exagérer le mouvement et ne surtout pas faire contrepoids de l’autre côté. Vous devez faire confiance à l’effet gyroscopique. Bien que impressionnant la première fois, rassurez-vous, la moto tiendra toujours mieux la route couchée dans les virages plutôt qu’avec un déséquilibre entre le poids du pilote et celui du passager.

à deux sur les pistes à moto

Le cas des trails et autres chemins plus chaotiques

De manière générale, comme je le disais plus haut, il faut faire en sortes de ne faire qu’un sur la moto. Du moins, donner l’impression de n’être qu’un. Surtout lorsque vous entrez sur un chemin plus technique. Entre le poids de la moto et celui de la bagagerie (s’il y a), l’idée est de diminuer toute résistance quant aux décisions de trajectoire du pilote. Vous devez vous faire le plus léger et souple possible. Que ce soit debout ou assis sur la moto.

Cela dit, dans certaines situations, il y a quelques conduites à adopter. En montée par exemple, pour aider la moto et le pilote, vous devez pencher le haut du corps légèrement en avant. En descente au contraire, le pilote qui sera debout se veut hyper souple sur les bras. Il doit maintenir cuisses et fessiers en arrière, moto entre les genoux. Pareil pour le passager moto ! Essayer de ne pas se coller au pilote qui aurait du coup votre poids à supporter. C’est le seul moment où il est bon de prendre un peu de distance, maintenir la selle avec les genoux, et balancer son fessier en arrière comme en position de chaise.

Ici plus que jamais, la communication est essentielle entre pilote et passager. En fonction du terrain, et des changements du terrain, le pilote doit pouvoir communiquer avec son passager et le prévenir quand ça va secouer, ou en cas de changement de trajectoire soudain ! On vous donne plus d’infos sur notre article sur le trail en duo.

Conseils aux conducteurs : comment le transporter, ce passager moto ?

Comment transporter le passager moto, ça c’est la question que doit se poser le pilote. Car si être passager moto s’apprend, pour transporter un passager sans difficulté, il y a quelques petites choses auxquelles faire attention également.

Humilité

Bien conduire ne veut pas dire impressionner son passager moto. Surtout aux premiers tours de roue. Pas de tentative de wheeling ou d’accélération inutile. Il s’agit d’y aller progressivement et de s’assurer que le comportement du passager ne le, et ne vous, met pas en danger. On jauge d’abord l’aisance du passager puis on adapte sa conduite en évitant les à-coups, les accélérations et les freinages brusques.

Si vous voulez faire le malin, attachez simplement un sac de patates à l’arrière de la moto. Certes, ce dernier ne flattera pas votre ego à la fin de la balade mais ce n’est pas bien grave s’il finit en purée.

Communication

Prenez le temps de lui expliquer le fonctionnement de la moto. Le simple fait de lui montrer les commandes ou même de le faire monter au poste de pilotage permettra de le mettre en confiance avec votre machine. Dans la majorité des cas, les nouveaux passagers ont envie de faire un tour de moto, parce que la moto c’est cool et c’est rarement une obligation. Ils seront donc tout ouïs et ouverts à l’apprentissage.

voyager à moto à deux

N’hésitez pas à formuler clairement vos attentes. Une fois sur la route, si vous constatez un comportement dangereux, arrêtez-vous et mettez le « danger » en évidence pour éviter qu’il ne se reproduise. De même, n’hésitez pas à complimenter le passager lorsque son comportement est bon, cela permettra de le mettre davantage en confiance et probablement de le détendre un peu. Les novices ont tendance à être très rigides sur la selle.

Anticipation

Aux commandes, n’oubliez pas que vous n’êtes plus tout seul ! L’anticipation est de mise puisque le poids du cargo augmente. C’est donc le freinage qui en pâtit. De même, la puissance de l’accélération est diminuée. Alors on ne tente pas des dépassements douteux qui seraient peut-être « passés juste » si on était seul sur la moto…

Enfin, ce n’est plus votre seule vie qui est sur la sellette. Il y a aussi celle de votre passager. Pensez-y à chaque instant ! D’autant plus que le passager prendra beaucoup plus de plaisir avec une conduite dynamique et souple plutôt qu’avec une conduite agressive et saccadée.

Quel équipement pour le passager moto ?

On termine sur une question plutôt simple car le passager moto doit être tout autant équipé que le pilote. Les gants et le casque, obligatoires, la veste avec protections aux coudes, épaules et dos est ultra recommandée. Un pantalon avec des protections ainsi que des chaussures adaptées sont bien sûr recommandés, surtout sur vous faites du tout-terrain. Si vous n’en êtes pas équipé alors on dira de prendre votre meilleur jean et des chaussures montantes de préférence. Boots, bottes, chaussures de randonnée : à partir du moment où la cheville est protégée, c’est une bonne option. Votre équipement, c’est votre protection face au bitume. Alors je dirais, plus vous êtes équipé, mieux c’est. Pour vous équiper, Motoblouz, notre partenaire, propose un large choix d’équipements pour hommes et femmes à tous les budgets.

Enfin dernier élément que l’on considère, nous, très important : l’intercom. Vous vous rendrez vite compte qu’il est difficile de communiquer lorsque vous êtes à deux sur une moto, sauf si vous êtes tous les deux équipés d’intercom. Et notamment sur les trails, il est essentiel de communiquer. C’est aussi cool pour combattre l’ennui et choisir un restaurant où vous arrêter.

comportement à ne pas adopter en tant que passager moto

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