Comment purger ou vidanger le liquide embrayage moto (hydraulique) ?

Une bonne purge de temps en temps pour entretenir sa moto, ça ne peut pas faire de mal ! Aujourd’hui, on s’occupe du liquide d’embrayage moto. Si votre moto est équipée d’un système hydraulique, c’est une opération qu’il faudra réaliser tous les ans ou tous les deux ans, ou en cas de souci sur l’embrayage évidemment. A peu de chose près, la procédure à suivre est identique pour toutes les bécanes. On y va ?

Pourquoi purger le liquide embrayage moto ?

Le liquide d’embrayage moto permet de transférer la pression exercée de vos doigts sur le levier à l’embrayage, et ainsi de désolidariser le moteur de la boîte de vitesse. C’est un liquide qui se dégrade avec le temps. Au contact de l’air, il se charge en eau et perd progressivement ses propriétés compressibles. D’où la nécessité de le remplacer tous les 1 à 2 ans.

Il peut aussi être nécessaire de purger le liquide embrayage moto lorsqu’il y a des bulles d’air dans le système. Si vous avez l’impression qu’il y a des variations de pression dans la course du levier d’embrayage, cela peut provenir d’une bulle d’air qui s’est infiltrée dans les durites ou dans un recoin du système… Ça arrive suite à une purge mal exécutée ou à une fuite dans le circuit.  

Il existe plusieurs méthodes pour purger le liquide d’embrayage. Le choix de la méthode dépend du modèle de la moto et du matériel dont vous disposez. Ici, on vous détaille la purge par gravité : la plus simple à réaliser, qui fonctionne sur la Super Ténéré… Alors, pourquoi s’en priver ? Néanmoins, on touche deux mots sur les autres méthodes à la fin de l’article (pour les curieux !)

Matériel nécessaire pour la purge du liquide d’embrayage moto

• Un tournevis cruciforme (petit détail pour les adeptes de la tête de vis foirée : les vis cruciformes des moto japonaises sont légèrement différentes des standards, investir dans un tournevis cruciforme JIS (Japanese Industry Standard) pourra vous éviter le « casse-tête de vis » si votre moto est une Japonaise. Comment les reconnaître ? Il y a un petit poinçon sur la tête de vis)
• Un morceau de durite de quelques dizaines de centimètres (transparente si possible) de la dimension de votre vis de purge voire un poil plus petit. Ou un purgeur avec système anti-retour.
• Une bouteille ou n’importe quel autre réservoir pour relier à la durite
• Une clé plate du diamètre de la vis de purge
• Une clé Allen pour desserrer le maître-cylindre du guidon
• Une seringue en plastique de gros calibre (pas indispensable mais pratique)
• Un collier de serrage type Serflex (optionnel)

Quel liquide embrayage moto choisir ?

Sur le couvercle du maître-cylindre de votre système hydraulique d’embrayage (sur le guidon) est indiqué le type de liquide que vous devez utiliser. Le liquide est communément appelé liquide de frein, mais il convient à n’importe quels systèmes hydrauliques, comme celui de votre embrayage. Respectez cette préconisation. Pour nous, il s’agit de DOT 4. Les différentes versions de liquide de frein présentent les caractéristiques suivantes :

1. DOT 3 :
   • C’est probablement le plus répandue des liquides de frein.
   • Il est à base de glycol et est utilisé dans les systèmes de freinage à tambour et à disque.
   • Il a un point d’ébullition relativement bas, ce qui signifie qu’il absorbe l’humidité plus facilement que les liquides DOT 4 et DOT 5.
   • Il peut être mélangé au DOT 4 et 5.1.
2. DOT 4 :
   • DOT 4 a un point d’ébullition plus élevé que DOT 3.
   • Il est également à base de glycol et est compatible avec les systèmes de freinage à tambour et à disque.
   • DOT 4 est plus résistant à l’absorption d’humidité que DOT 3, ce qui le rend approprié pour les motos où des températures de freinage plus élevées sont courantes. Comme sur nos gros trails.
   • Il peut être mélanger au DOT 3 et 5.1.
3. DOT 5 :
   • DOT 5 est un type différent de liquide de frein, à base de silicone plutôt que de glycol.
   • Il a un point d’ébullition plus élevé que DOT 3 et DOT 4, ce qui en fait un choix populaire pour les applications où des températures extrêmes sont courantes, les motos de course par exemple.
   • Le liquide de frein DOT 5 ne doit pas être mélangé avec les autres liquides en raison de leurs formulations différentes.
4. DOT 5.1 :
   • À base de glycol, mais il est conçu pour offrir des performances améliorées par rapport aux DOT 3 et 4.
   • DOT 5.1 a un point d’ébullition plus élevé et résiste mieux aux températures élevées générées lors d’un freinage intensif.
   • DOT 5.1 est formulé pour être plus stable chimiquement. Il est moins susceptible de se dégrader avec le temps, assurant une performance constante du système de freinage
   • Il peut être mélangé aux DOT 3 et 4.

La principale différence entre les liquides de frein DOT 3, 4, 5 et 5.1 réside dans leurs formulations chimiques et leurs points d’ébullition. Ces paramètres influencent leurs stabilité dans le temps, en fonction des conditions de freinage qui leur sont imposées. Il est important de choisir le type de liquide de frein approprié, en fonction des spécifications de votre bécane et des conditions d’utilisation.

Etat des lieux et préparation

• Commencer par mettre la moto sur béquille centrale
• Le temps de l’opération, le maître-cylindre doit être à plat et à niveau, desserrer donc la commande d’embrayage sur le guidon et pivoter le maître-cylindre à niveau
• Protéger tout ce qui se trouve autour du maître-cylindre. Le liquide de frein moto est corrosif et cela permet de préserver votre peinture
• Retirer le couvercle du maître-cylindre (deux vis cruciformes JIS pour nous ; noter que l’on n’utilise pas un tournevis JIS, l’hôpital qui se fou de la charité donc…)

• Rendez-vous maintenant un peu plus bas, au niveau de l’embrayage. Ici, il s’agit de mettre en place notre dispositif de récupération du liquide. Commencer par remplir le réservoir d’un fond de liquide. Il faut que la durite trempe dedans – comme sur la seconde photo ci-dessous, cela évite les variations de pression une fois le système ouvert. On minimise donc les chances d’aspirer de l’air…   
• Placer la clé plate sur la vis de purge, et connecter la durite à la suite. Vous pouvez utiliser un collier de serrage pour maintenir la durite contre la vis si elle ne tient pas correctement. Stabiliser l’ensemble du dispositif à plat. Ici, on utilise le cale-pied donc clairement on n’est pas sur de la grande stabilité… Opter pour une durite vous permettra de poser l’ensemble du système à plat, sur le sol.

On passe à l’action : purge du liquide d’embrayage hydraulique de la moto

A ce stade, avoir un assistant de son côté est l’idéal, notamment avec le réservoir de la Super Ténéré qui est minuscule. C’est possible seul mais il faudra être prudent… (pour une fois, nous suivons notre conseil et on le fait à deux). Après avoir rempli de liquide neuf, on ouvre la vis de vidange, le liquide souillé circule dans la durite puis dans le réservoir de récupération. Si vous êtes seul, refermer et vérifier le niveau du maître-cylindre. Rajouter du liquide lorsque le niveau diminue dangereusement. Si vous avez invité un pote « à boire une bière », faites lui confiance pour vous en alerter…

Une fois le circuit fermé, remplir le réservoir avec du liquide neuf. Ensuite, vous pouvez répéter ce cycle ouverture – fermeture -remplissage jusqu’à ce que la couleur du liquide dans la durite en bas soit identique à celle du liquide neuf que vous ajoutez dans le maitre cylindre.

Pour terminer

• Satisfait de la couleur de notre liquide, on referme définitivement la vis de vidange, on débranche la durite, nettoie les alentours, et on replace le capuchon.
• Au guidon, on effectue un dernier remplissage : il y a généralement une ligne qui indique le niveau idéal.
• Nettoyer le couvercle et le joint à l’aide d’un chiffon, puis refermer le tout en resserrant les deux vis cruciformes.
• Tester que tout semble correct au niveau du levier. On peut aussi démarrer la moto sur la béquille centrale et passer une ou deux vitesses pour s’assurer que « tout roule ». Enfin… Vous m’avez compris ?

Les techniques alternatives

Pour les autres techniques mentionnées plus tôt :

1. La première est utile lorsque la gravité ne fonctionne pas. En fonction du placement de la vis de vidange, et de l’ensemble du système, il se peut que le liquide ne s’échappe pas naturellement lorsque vous ouvrez la vis. Dans ce cas, vous pouvez utiliser une pompe de vidange d’embrayage hydraulique. Elle permettra de créer l’aspiration suffisante pour faire circuler le liquide dans le système. Pour tout le reste, le principe est identique.
2. La seconde alternative, toujours lorsque la gravité ne fonctionne pas, est de remplir le circuit par la vis de vidange en bas. Au lieu de remplir le maître-cylindre, on pousse le liquide neuf dans la vis de vidange avec une seringue et on vide ensuite le maître-cylindre du liquide souillé à l’aide d’une autre seringue. On répète l’opération jusqu’à avoir chassé l’intégralité de l’ancien liquide.

Plutôt simple cette opération non ? Alors à vous de jouer !

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