Lors de notre voyage en Amérique latine, on a parcouru près de 4500 km sous la pluie. Oui, on avait en effet traversé l’Amérique centrale pile pendant la saison pluvieuse… Pas le meilleur moment pour découvrir les pays, ou camper, mais disons qu’on en a profité pour apprendre à rouler en moto sous la pluie, pour adopter les meilleures techniques de pilotage et gagner en rapidité pour s’équiper.
S’arrêter de rouler parce qu’il pleut n’était pas une option lorsqu’on voyageait. Et on sait que ce n’est pas l’option de nombreux motards qui utilisent leur moto au quotidien, dans tous leurs trajets. Cet article concerne donc les voyageurs à moto, et les motards du quotidien, qui roulent quelle que soit la météo, quel que soit le trajet.
5 conseils de sécurité : comment bien rouler en moto sous la pluie ?
Revenons d’abord sur quelques conseils de sécurité, par rapport à notre vécu, et par rapport à la sécurité de base en moto : les essentiels pour rouler en moto sous la pluie. La règle n°1 ? L’anticipation ; le temps de freinage est en effet plus long sur route, voie ou chaussée mouillée. Pensez-y ! Pour ce qui est du reste :
- Adaptez votre style de conduite et évitez les obstacles. Référence ici aux flaques, d’eau ou d’hydrocarbure, aux feuilles mortes sur la chaussée, aux marquages au sol (bandes blanches, plaque d’égoût, passages piétons, plus glissants)… Diminuez votre vitesse de conduite de 10 à 20 km/h par rapport à votre vitesse habituelle. Soyez plus vigileant, et évitez d’accélérer ou de freiner brusquement.
- Freinez en douceur, et privilégiez le frein arrière. Lorsqu’il pleut, les freins répondent moins vite (il faut plus de temps pour s’arrêter). Freinez donc avec anticipation, et en douceur. Pensez à garder vos distances avec le véhicule ou le motard devant (pour éviter de freiner brusquement).
- Tournez par déhanché intérieur. Qu’est-ce que cela signifie ? Adoptez en douceur une position déhanchée, dans vos virages, avec la partie supérieure de votre corps qui se penche légèrement vers l’intérieur du virage. La moto quant à elle reste droite, pour vraiment rouler sur le milieu du pneu.
- Vérifiez l’état et la pression des pneus, de la roue, avant de prendre la route ; ils doivent être bien gonflés et ne pas montrer de signe d’usure. Un pneu lisse devra être changé ! Au moins, avant l’arrivée de la saison des pluies. Il est également recommandé de vérifier le bon fonctionnement des freins, de vos feux et de checker l’état des suspensions.
- « Voir et être vu ». Pour bien voir, nettoyez la visière de votre casque avant de prendre la route. L’écran anti-buée ou Pinlock est utile et, au cours de notre voyage, on avait aussi acheté un spray anti-pluie assez efficace. Il permet en effet d’évacuer rapidement l’eau qui s’accumule sur la visière du casque. Outre le fait de bien voir, il est hyper important d’être vu, par temps pluvieux, car la visibilité est en effet réduite. Comment ? Via les feux de position, les clignotants et feux stop. Vous pouvez aussi ajouter des feux additionnels pour être visible de plus loin… Enfin, il reste l’option du si célèbre gilet jaune.
Vos pneus laissent des traces ? Cela signifie que le risque de glissade est important ! Ralentissez et soyez prudent.
A éviter : le verglas d’été
Après une longue période de sécheresse, on appelle verglas d’été toutes les impuretés et traces d’essence et d’huiles qui s’accumulent dans l’eau lors d’une pluie soudaine. Le verglas d’été est particulièrement glissant et dangereux. Evitez de sortir la moto juste après ces premières pluies, attendez que l’eau nettoie la chaussée avant de prendre la route. Si vous êtes déjà sur la route : ralentissez.
Le verglas classique est aussi à éviter ! Roulez avec prudence en cas de grand froid et gelées du matin. Pluie + vent ne font pas bon ménage non plus. On vous conseille d’ailleurs notre article sur comment rouler à moto par grand vent, si le sujet vous intéresse.
Avant la saison des pluies…
Vous pouvez en profiter pour faire l’entretien général, et vérifiez : l’état des pneus, de vos roues, comme on le disait, ainsi que des freins, le système de freinage, les suspensions, les phares et les clignotants. Bref, assurez-vous que la moto soit en bon état pour rouler.
A noter : si votre moto est équipée de suspensions réglables, lorsqu’il pleut, vous pouvez augmenter la valeur de détente pour que l’amortissement soit progressif. Cela permet d’augmenter l’adhérence des pneus sur la chaussée.
Respirez !
Une dernière note, si vous n’êtes pas particulièrement confiant, à l’idée de rouler en moto sous la pluie… Plusieurs tips : si vous roulez, arrêtez vous sur le bas côté, tranquillement, et prenez de grandes respirations. En cas de crise de panique, n’hésitez pas à pratiquer une technique de respiration anti-stress en 4 temps : on inspire en 4 temps, on garde son souffle en 4 temps, et on expire en 4 temps. Faites cela pendant 5 minutes, et vous vous sentirez déjà plus à l’aise… Au moins dans vos poumons. Ensuite, suivez simplement les principes de sécurité. Gardez vos distances avec les motards et véhicules devant vous, faites attention aux obstacles, doublez de vigileance et roulez à la cool ! On a le temps.
Equipement : comment se protéger de la pluie à moto ?
Vous protéger de la pluie, et rester au chaud, vous permettra de rester confortable et surtout, focalisé sur la route (et non, sur votre froid). Il est donc essentiel de bien s’équiper, même si vous ne partez que pour une courte balade.
La combinaison de pluie
Clairement, nos combinaisons de pluie ont été nos plus fidèles alliés lors de ce voyage en Amérique latine pendant la saison des pluies. Aux premiers gros nuages menaçants, on arrêtait la moto sur le bord de la route, avec signalisation, et on enfilait ces combinaisons intégrales. Alors qu’il nous fallait bien plus de 10 minutes pour les enfiler au début du voyage, je pense qu’on l’a terminé en arrivant à descendre de la moto, enfiler les combi, et reprendre la route, en moins de 10 minutes. Une question d’habitude.
COMBINAISON DE PLUIE INTEGRALE
Comment bien choisir sa combinaison de pluie ?
On favorise les combinaisons intégrales, en une seule pièce. Pourquoi ? Car elles protègent ainsi de la pluie, et du froid. Rien ne rentre, et c’est top. Etanchéité totale, vous êtes ainsi parés pour le grand froid. Pour bien la choisir : ne prenez pas une taille au-dessus de votre taille habituelle, ce n’est pas essentielle. Elles taillent généralement plus grand. Par contre, si la combi est trop juste, changez-la. Dans tous les cas, vous n’aurez pas de style… Autant que vous soyez le plus à l’aise. Pour rester au sec, comme on le disait, c’est notre accessoire favori… Cela dit, il faudra l’associer à une bonne paire de gants étanches et des bottes (ou chaussants) tout aussi résistants. Histoire de garder les extrémités au sec.
Quel matériau privilégier pour un équipement de moto imperméable ?
Les équipements de moto imperméables sont souvent recouverts de matériaux synthétiques comme le PVC ou le polyuréthane (PU). Le mieux est de privilégier les matériaux qui offrent à la fois étanchéité et respirabilité : on parle de membrane imper-respirante. Parce qu’un matériau qui empêche simplement la pluie de passer aura tendance à étouffer le corps, l’empêcher de respirer. Ces membranes imperméables, très fines, sont placées entre la première couche thermique et la couche extérieure : elles sont percées par des pores minuscules qui laissent passer la vapeur d’eau vers l’extérieur (la transpiration) mais ne laissent pas passer les grosses gouttes à l’intérieur.
Quelques reco pour vos vêtements anti-pluie :
- Pour les gants : les gants étanches sont utiles pour ne pas attraper froid et surtout, pour garder un bon feeling sur les commandes ! On privilégie ici le Softshell ou le Gore-Tex (un des matériaux les plus connus et qualitatifs du marché). Certaines marques ont aussi travaillé leurs propres matériaux comme D-Dry chez Dainese ou Drystar chez Alpinestars, Hydratex chez Rev’it.
Petite astuce de voyageurs : toujours embarquer avec vous (pour tous voyages) une deuxième paire de gants dans le top case. Histoire de toujours avoir une option de rechange, au sec. - Les vestes et pantalons : avec le temps, je me suis rendue compte que je préférais les équipements avec doublures (thermique et étanche). J’opterai donc à l’avenir dans une veste / un pantalon de saison avec doublure étanche, plus léger et plus pratique. Je privilégie aussi toujours le textile au cuir. Il existe aujourd’hui différentes options de matériaux étanches : le Gore-Tex, le plus connu et qualitatif, le Taslan à base de polyester étanche, le Sympatex, le Teflon, le traitement DNS, Lorica / Chamude appliqués à un cuir synthétique…
- Les chaussants : les bottes, comme tout accessoire de moto, au début, c’est top, étanche et ne pose aucun souci… Jusqu’à un certain point d’usure. Les bottes de Max, étanches en apparence, ont commencé à montrer des signes de faiblesses après 2 ans d’utilisation. A la fin du voyage, il terminait chaque virée sous la pluie les pieds trempés. En plus d’un revêtement anti-pluie, pensez à choisir une paire de bottes avec semelles anti-dérapantes.
Un dernier conseil : faites attention à choisir des vêtements avec des rabats qui recouvrent les fermetures. Oui car si votre veste ou pantalon est étanche, c’est top, mais vous devez faire attention aux jointures. Rien de pire qu’une veste qui fuit au niveau de la fermeture éclair. D’ailleurs, au moment de vous équiper, pensez à plaquer justement tous ces rabats.
Faire sécher veste, pantalon, gants après la pluie
Là aussi, plusieurs règles existent. La première : ne pas faire sécher sa tenue anti-pluie, ou de moto, directement sur le radiateur… Cela risquerait d’abîmer les matériaux. Ouvrez tout et enlevez les doublures, puis mettez vos vêtements à suspendre dans la salle de bain par exemple sur des cintres. Une fois que le plus gros est parti, faites sécher à l’extérieur au soleil si possible ou dans une pièce sèche.
Bonus : Est-ce qu’on peut laisser sa moto sous la pluie ?
Oui, votre moto est résistante : elle résistera à la pluie. Cela dit, si elle dort dehors, vous pouvez investir dans une housse / bâche qui la protégera un minimum à la fois des intempéries, de la pluie, la neige, de la poussière… et des regards indiscrets. La nôtre nous suit depuis quelques années, et nous a permis de dormir sur nos deux oreilles à plusieurs reprises.
Il existe plusieurs types de housses, des modèles simples en PVC aux modèles qui offrent une meilleure étanchéité, une résistance aux UV et une bonne aération. Pour bien choisir, on conseille de faire attention à : l’étanchéité, l’aération, la thermorésistance, et la taille de la housse par rapport à celle de votre moto. Question prix, ça va du 15 € à +100 € en fonction des caractéristiques et de la qualité. Y’a du choix !
HOUSSE DE PROTECTION
C’est tout pour nous : quelques conseils de sécurité à suivre pour rouler en moto sous la pluie, sans stress, une combinaison de pluie, quelques accessoires, et c’est parti. En espérant que tous ces conseils vous permettront de rouler en moto sous la pluie, sans stress et bien protégé. Bonne route !
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