Débuter en off road à moto peut sembler intimidant. C’est un nouvel univers qui s’offre à nous… un poil plus glissant ! Cela dit, cela procure une sensation de liberté et de connexion à la nature bien plus intenses que le simple fait de gravir un col sur une route asphaltée. Si vous avez déjà lu notre guide de l’off road à moto, vous avez déjà reçu nos quelques conseils pour débuter… Vous trouverez ici, en complément, une liste des 13 erreurs à éviter au guidon de votre maxi trail.
1. Rouler assis (plutôt que debout)
La position debout en tout-terrain, c’est la base non négociable ! Rouler debout offre un meilleur contrôle, une stabilité accrue et une meilleure vision du terrain. On peut déplacer son poids plus facilement, et ainsi améliorer la stabilité et la maniabilité de notre gros trail.
Il est important que les débutants apprennent rapidement à se lever sur les repose-pieds pour améliorer leur technique et leur confort en tout-terrain. Si vous n’êtes pas à l’aise avec la position debout, je vous conseille de commencer en vous entraînant sur la béquille centrale. Transférez ensuite votre apprentissage sur l’asphalte, moteur allumé… Pas besoin d’une piste en terre pour apprendre les bases.
2. Ne pas suffisamment utiliser son frein avant
Personne n’est ravi à l’idée d’une roue avant qui chasse et qui dérape… Même moi, je vous rassure. Cette réalité, combinée à la diminution de traction que l’on rencontre en tout-terrain pousse de nombreux débutants à ne pas utiliser le frein avant. Malgré tout, ce frein avant est crucial pour contrôler nos maxi trails. Il représente en effet 70 % de notre puissance de freinage. La clé ici réside dans le dosage de la pression exercée sur le levier.
Il est important d’apprendre à freiner progressivement, sans à-coup, pour éviter les blocages de roue et aussi, à relâcher instinctivement le levier de frein lorsque la roue avant se bloque. Il est aussi important de ne pas systèmatiquement, en off road, remplacer le frein avant par le frein arrière. Au contraire, il faut se dire qu’en tout-terrain, le frein arrière sert à déraper et à orienter sa moto. Il est alors inefficace lorsqu’il s’agit de ralentir ou d’arrêter la moto complètement.
Aujourd’hui, la grande majorité des gros trails sont équiqués d’un système de freinage anti blocage (ABS). Comprendre son fonctionnement et effectuer quelques tests pour se mettre en confiance peut s’avérer très utile lorsque l’on débute en off road à moto.
3. Rouler trop vite
Rouler trop vite est une erreur classique, à éviter, car les conséquences peuvent être coûteuses. Entre nous, les réseaux sociaux et l’image que les marques véhiculent n’y sont pas pour rien. Si vous enfilez votre équipement juste après avoir vu la dernière vidéo de Pol Tarrés, rappelez-vous qu’il s’agit d’un professionnel qui consacre l’intégralité de ses journées à l’entraînement, qui est prédisposé à la pratique de ce sport, et dont tout le mode de vie gravite autour de ce dernier. Lorsqu’on débute en off road, à moto, il est essentiel d’adapter sa vitesse aux conditions du terrain et à son niveau de compétence. Rouler trop vite limite la capacité de réagir aux obstacles imprévus et mène rapidement à une perte de contrôle et à une chute.
4. Contraindre le guidon, ne pas le laisser vivre
Comme mentionné plus tôt, la roue avant a tendance à faire sa vie… Elle glisse de droite à gauche, et le guidon s’oriente de façon imprévisible d’un côté et de l’autre.
Pour permettre à la moto de mieux absorber les irrégularités du terrain, et au châssis (suspensions incluses) de fonctionner de façon optimale, il est important de ne pas tenir le guidon trop fermement. Nos pouces, nos petits doigts et nos auriculaires s’enroulent autour des poignées sans les verrouiller. Un peu comme lorsque vous allez ouvrir une poignée de porte. Cela permet de conserver un accès aux commandes, tout en donnant la possibilité à la moto de rectifier sa trajectoire librement.
Aussi, une prise trop rigide fatigue rapidement les bras et réduit notre capacité à réagir efficacement aux changements de terrain sur le long terme.
5. Verrouiller son regard sur la roue avant
Fixer son regard juste devant la roue avant est une erreur courante. On a peur de ce qui arrive, et si c’est un obstacle, on finit généralement en plein dedans. En tout-terrain, il est crucial de lever le regard, pour anticiper les obstacles, et adapter sa trajectoire en conséquence. De cette manière, on peut rouler de manière plus fluide et minimiser les mouvements brusques en anticipant le choix de notre ligne.
Loin de moi l’idée de toujours regarder l’horizon, le plus loin possible, quel que soit le contexte… Ici, il s’agit plutôt d’un scan permanent du terrain. On peut faire des allers / retours, avec le regard, pour anticiper les obstacles et les changements de texture et ainsi, adapter son allure. Il est important aussi d’utiliser sa vision pour verrouiller une ligne qui nous convient. Le « target fixation » n’est pas forcément négatif, on peut l’utiliser à notre avantage.
6. Couper les gaz au moindre obstacle
L’élan est un paramètre essentiel au franchissement d’obstacles et de terrains délicats. Franchir un terrain jonché de roches ou un patch de sable sera toujours plus facile avec un peu d’élan, plutôt qu’à faible vitesse. Aussi, nos maxi trails ont une inertie importante, du fait de leur poids. C’est ce qui permet de maintenir une trajectoire rectiligne sur terrains meubles ou glissants. Ainsi, couper les gaz devant un obstacle est instinctif mais bien souvent contre-productif. Maintenir un filet de gaz permet au contraire de stabiliser la moto. Cela prévient également la compression des suspensions due au freinage, et permet d’attaquer l’obstacle dans une configuration de châssis adéquate.
Encore une fois, la clé réside dans le dosage des gaz, pour optimiser au mieux notre traction, quelle que soit la difficulté du terrain. De manière générale, on opère la poignée d’accélération avec délicatesse.
7. Retirer ses pieds des repose-pieds
Il y a de grandes chances pour que le moment où vous retiriez vos pieds des repose-pieds soit justement celui où vous avez le plus besoin de vos repose-pieds ! Pour notamment rectifier l’équilibre de votre bécane. Malheureusement, quand ça devient difficile : on a peur, on ralentit, et on essaie de rejoindre le sol avec nos pieds. Couper les gaz, s’asseoir, déployer nos jambes de part et d’autre de la moto… Autant de paramètres qui perturbent l’équilibre de notre moto et accentuent le risque de chute. En tout-terrain, nos appuis jouent un rôle essentiel dans le contrôle des trajectoires, l’équilibre général de notre monture ou encore, l’optimisation de la traction. Retirer ses pieds des repose-pieds, c’est abandonner 70 % de notre contrôle sur la trajectoire de la moto. Sans appui, la moto ira où elle veut plutôt que où vous voulez ! Si vous en doutez, on vous conseille de jeter un oeil à la vidéo qui suit.
8. Ne pas équiper sa moto correctement
Autre fait indiscutable, les chutes en off road sont inévitables. On pilote des engins de plus de 200 kilos, dans des environnements glissants farcis de cailloux, de crevasses et d’ornières. Si vous ne souhaitez pas passer votre temps chez le mécano à débourser des sommes astronomiques en pièces, il est conseillé d’investir dès le début dans un équipement de protection robuste et durable.
Et qu’y a-t-il de pire que de passer son temps chez le mécano et liquider son argent ? Se retrouver bloquer sur une piste en plein milieu de la nature, sans réseau mobile. Pour éviter d’être l’acteur principal du prochain « Cercle des Neiges », on vous conseille d’investir à minima dans un bon sabot moteur et des barres de protection.
9. Ne pas laisser tomber la moto en cas de déséquilibre
Essayer de rattraper une moto de plus de 200 kilos en pleine chute, pardonnez-moi l’expression mais c’est comme pisser dans un violon. Il y a très peu de chance de réussite, et même si vous êtes costaud et parvenez à stopper la chute, vous risquez de le regretter le lendemain au réveil. Alors, on ne prend pas de risque ! On fait confiance à ses équipements de protection, et on laisse tomber gentiment sa moto par terre. L’important est de faire un pas le plus loin possible, pour minimiser les chances de rester coincé dessous.
10. Trop de poids dans les bagages et un mauvais chargement
Plus c’est lourd, plus c’est difficile à piloter. Lorsqu’on voyage chargé, il y a aussi davantage de risques de perdre le contrôle. Ici, je dirais que chacun fait ce qu’il veut, tant qu’il est à l’aise avec le poids de son convoi. Il faut simplement être conscient que lorsqu’on débute en off road, on rentre généralement dans la catégorie : « pas à l’aise avec son convoi« .
Sans vous dire ce que vous devez emmener, l’essentiel est d’avoir : de quoi être au chaud, de quoi être au sec, de quoi réparer une crevaison, un kit de premiers secours, quelques outils et surtout… la connaissance pour les utiliser comme il faut. Alors ici, on rabâche peut-être des conseils connus, mais :
- essayez d’aller à l’essentiel et d’emporter le strict minimum,
- évitez les charges inutiles et la redondance dans votre matériel,
- équilibrez correctement votre chargement à droite et à gauche de votre bécane,
- et n’accumulez pas de poids en hauteur.
11. Trop se préoccuper des pneus
Bien sûr, le profil des pneus que vous allez monter ainsi que leur pression influencent grandement votre traction. Malgré tout, ce n’est pas un point critique ou déterminant lorsqu’on débute à moto. Passer trop de temps à s’inquiéter des pneus peut être contre-productif. Vous allez probablement débuter sur des chemins de terre compacte, où la traction est plutôt bonne, et où vos pneus route feront déjà largement l’affaire.
Un bon pilote est capable de connaître les limites de ses pneus, quel que soit leur profil. Je ne parle pas de piloter dans des conditions extrêmes comme dans le sable, la boue, ou les rochers. Je parle de débuter en off road à moto. Un set de pneus 80/20 (route/chemin) est donc parfaitement appropriée pour débuter. Vous serez aussi satisfait de leur durabilité en comparaison de pneus à crampons agressifs dont vous n’avez pas encore vraiment l’utilité.
12. Investir dans du matériel plutôt qu’en soi-même !
Last but not least: il existe énormément d’accessoires et de gadgets destinés aux motards qui désirent s’aventurer sur les pistes. Malheureusement, investir dans du matériel coûteux ne compense jamais le manque de formation et de pratique. Votre moto est plus lourde, et votre porte-monnaie plus léger. Pourquoi investir dans des suspensions dernier cri lorsqu’on est débutant ? Il sera plus bien plus utile d’investir dans un stage de formation pour débuter en off road à moto. Vous améliorerez vos compétences, votre confiance, et vous aurez une meilleure idée du matériel dont vous avez vraiment besoin pour améliorer votre expérience de conduite. La technique prime sur le matériel.
En évitant ces erreurs courantes, vous pourrez débuter en off road à moto et progresser plus rapidement. Pour profiter pleinement de vos aventures off road en toute sécurité. D’ailleurs, pour bien profiter de ces aventures off road, on vous conseille de suivre notre article pour préparer votre moto au tout-terrain !
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