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Les déserts de Californie : Anza Borrego, Trona Pinnacles et autres Mojaves

Trona Pinnacles, un désert de Californie, parc d'état
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Quand on pense désert, on pense en priorité à l’immensissime Mojave ou aux grands parcs de Californie, Joshua Tree ou la Death Valley. Pour autant, la région regorge d’autres déserts à découvrir. D’Anza-Borrego à Trona Pinnacles, on part se perdre dans les déserts de Californie.

A savoir avant de partir dans le désert de Californie à moto

Depuis que nous vivons à Los Angeles, Max a développé une passion pour le désert (update : ça, c’était avant de découvrir le surf…). Se retrouver isolé, seul au monde, au milieu d’immenses paysages, d’un grand vide : c’est une expérience à part entière que nous recommandons. Par contre, qu’on se le dise, c’est effrayant. Partir vadrouiller en moto dans le désert : il faut s’y préparer. Car 1. c’est physique sur la moto, 2. c’est physique une fois descendu de moto.

Anza Borrego, Trona Pinnacles, Mojaves : quel que soit le désert, il sera toujours aride, sec, chaud le jour et en fonction de la saison, frais la nuit. Il y a peu de végétation, et beaucoup d’insectes et animaux (serpents, coyotes). Le plus surprenant, et ce pour quoi vous devez vous préparer, c’est que vous pouvez rouler des kilomètres… sans croiser âme qui vive, un commerce, une maison. Par contre, vous trouverez du sable, du gravier, des rochers, et pas forcément de goudron. Vous pouvez vous retrouver seul, sans eau, sans essence, sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il faut donc préparer les essentiels (eau, essence, nourriture, trousse de secours, trousse à outils, et de quoi réparer une crevaison…) et il faut vous, vous préparer mentalement (et physiquement) ainsi que la moto. Par contre, le jeu, ou plutôt l’aventure en vaut la peine. Je pense sincèrement qu’aucune expérience n’est comparable au fait de rouler au milieu de rien, d’un grand espace vide, pendant des kilomètres.

Si vous prévoyez un petit road trip dans l’un de ces déserts californiens, ou dans plusieurs, on vous conseille de privilégier les saisons fraîches (de novembre à avril) pour ne pas mourir de chaud sous votre équipement de moto.

rider dans le sable, ça fatigue ! Joshua Tree
Ensablés dans le Parc National de Joshua Tree.

Focus sur les déserts de Californie

Anza-Borrego

Entre San Diego et LA, à l’est, se situe Anza-Borrego, le plus grand parc d’Etat de Californie, incroyable. Avant de venir et même avant il y a quelques mois, nous n’en avions jamais entendu parler. Anza-Borrego, c’est 240 km2 de désert, de dunes, de canyons. C’est aussi un parc d’Etat, ouvert donc, et dans lequel vous pouvez camper sans réservation (et gratuitement). D’ailleurs, sachez que le parc est aussi connu pour la qualité de son ciel, et la possibilité d’y voir des milliers d’étoiles. Pour tout vous dire, jusqu’à présent, nous ne nous y sommes pas arrêtés. Nous l’avons juste traversé à plusieurs reprises lors de différents trips.

Son potentiel ride ? On le disait, Anza-Borrego est idéalement placé. Il y a une route goudronnée qui vous y emmène et longe le parc : la 78. Puis plusieurs pistes qui le traversent, destinées justement à amuser les plus aventureux (on parle d’ailleurs de recreation areas).

Death Valley ou Vallée de la mort

La Vallée de Mort est une vallée du désert de Mojave. Incroyable (bis), moi qui pensais que la Death Valley était un parc à part entière, il n’est qu’une vallée d’un désert bien plus étendu. Il est aussi un des parcs nationaux les plus connus des Etats-Unis, et sans doute LE désert le plus connu aux US. Le parc est traversé par une seule route, la 190. Autour ? De grands espaces arides, des lacs asséchés, du sel. Un immense vide finalement, entouré de montagnes.

La Death Valley n’est pour moi pas le plus beau parc national, ni le plus atypique ou surprenant. Mais il est pour beaucoup le plus majestueux. Et entre Badwater, le point le plus bas des Etats-Unis (-85 mètres sous le niveau de la mer) et ses chaleurs records à 47°C en moyenne l’été, on est sur un espace disons unique. Ah : sans oublier ces pierres qui se déplacent seules sur un lac asséché (Racetrack playa). La Death Valley est presque mystique.

Dormir dans la Death Valley vous demandera un peu plus d’organisation que dans un parc d’Etat. Ici, il faut payer et réserver plusieurs mois à l’avance. Rouler dans la Death Valley par contre, est une expérience qui se rapproche plus du touring que de l’off-roading (même s’il y a les deux). La vallée reste touristique et fréquentée.

Plus grand désert de Californie : Mojaves

Même chose pour le désert des Mojaves. Nous sommes sur une immensité. D’ailleurs, le désert de Mojave est le plus grand des Etats-Unis. 40 000 km2 d’étendue désertique. Il déborde d’ailleurs sur les états voisins, en Arizona et dans le Nevada. Las Vegas a notamment été construit dans le désert des Mojaves. Du coup, sans surprise, le paysage du désert de Mojave évolue. Il y a ces grandes vallées désertiques, sèches, mais il y a aussi quelques plaines rocailleuses, des forêts de Yuccas et d’autres massifs montagneux (toujours aussi secs, faut se l’avouer). La vallée de la mort est elle-même entourée de plusieurs massifs. Comme encerclée au milieu du désert de Mojave. Et si vous voulez du désert, du vrai, il y a quelques dunes de sable qui méritent le détour, telles que les dunes de Kelso que nous avons mis une paire d’heures à grimper.

Sur 40 000 km2, vous vous imaginez bien que ce grand désert de Californie a pas mal de choses à offrir. Autant sur route goudron, que pistes de terre ou sable. La zone en est parsemée pour ne pas dire farcie. S’y aventurer à ses risques et périls.

Un défaut d’orthographe ? Oui, apparemment les trois orthographes sont possibles : désert des Mojaves, désert de Mojave ou désert Mojave. Le nom de Mojave fait en fait référence au peuple amérindien, anciennement présent sur le territoire, d’où le terme parfois employé de « désert des mojaves ». Et d’où aussi parfois l’utilisation du terme de réserve de Mojave (pour réserve indienne).

Joshua Tree

Du surprenant, du beau ? On y vient. Joshua Tree est un parc national californien pas si connu finalement… Et pourtant, il est pour moi une de nos plus belles découvertes ici. Au-delà des Joshua Tree, ce yucca qui peuple la majeure partie du parc et lui donne un charme fou, il y a une atmosphère particulière qui règne dans le parc et alentours. Bon, je l’avoue (et viens de le découvrir), lui aussi fait partie de cette immensité de Mojave. Et sachez-le aussi, il attire beaucoup de monde. Autrement dit, beaucoup de voitures sont stationnées sur le bord de route des spots intéressants. Car s’il est peu connu en France, il est très réputé en Californie. Il attire beaucoup de monde, toute l’année, et notamment des personnalités et artistes de Los Angeles qui y viennent s’isoler. Il faut dire qu’il n’est qu’à 2-3 h de route de la ville, ce qui en fait le parc national le plus proche. Un incontournable à découvrir si vous êtes en voyage là bas (on vous invite d’abord à découvrir Joshua Tree sur une vidéo YouTube !)

Ne vous inquiétez pas cependant, le parc est grand, vous trouverez toujours le moyen de vous sentir seul. Vous pouvez d’ailleurs vous enfoncer sur différents trails, comme le Geologic Tour Rd (réputé des amateurs de off-road), et vous retrouver au milieu d’un immense désert. Je pense apprécier aussi le fait que ce désert, n’est pas si désertique. Les joshua trees sont bien présents, comme d’autres yuccas, cactus et plantes sèches. C’est aussi le parc où nous avons vu pour la première fois, et à plusieurs reprises, des coyotes. Avant de les entendre hurler au coucher du soleil et la nuit. Honnêtement, c’est mon endroit ensablé préféré des Etats-Unis. Surtout qu’à la sortie du parc, vous avez des bars, des restos, et des friperies qui valent le détour. Désert de Californie, mais pas si isolé donc.

Salvation Mountain et Slab City

Salvation Mountain et Slab City sont deux spots au milieu du désert californien. Si vous avez vu Into The Wild, vous avez déjà aperçu Salvation Mountain. C’est cette montagne, créée par la main d’un homme sans doute un peu loufoque, qui prône l’amour. Une montagne multicolore au milieu du désert, elle est visible et mérite la visite. Slab City a aussi été construit par la main, ici de plusieurs hommes voire d’une communauté loufoque. Tous les rebelles de la société, les marginaux, les « perdus des Etats-Unis » ou campeurs sauvages ont pris possession des lieux pour construire une « ville » à part entière. Moins colorée, plus bricolée, à découvrir aussi… sur la route. Beaucoup plus à l’est que leurs prédécesseurs, Salvation Mountain et Slab City se situent près de la frontière de l’Arizona, à la pointe Sud du désert de Mojave.

Trona Pinnacles

Dernier désert de Californie mais pas des moindres. Moins connu, et encore une fois, pas des moindres. Trona Pinnacles est un parc d’Etat accessible mais qu’il faut mériter : il n’y a pas de route en goudron pour y arriver, seul un vaste terrain de sable. Pas de camping, ni d’aménagement, vous avez cependant la possibilité d’y camper « à la sauvage ». Lorsque nous y sommes allés : on ne comptait qu’une vingtaine de groupements sur l’intégralité du parc. C’est ça l’avantage d’un parc 1. non connu, et 2. où l’on campe à la sauvage. Voir cette vingtaine de personnes était à la fois rassurant (s’il se passe quelque chose, nous ne sommes pas seuls) et à la fois agréable, très peu de bruit. Aucun bruit pour tout vous dire. Une expérience à part entière.

Trona Pinnacles est une grande étendue désertique avec des formations géologiques pour le moins étonnantes. Ne me demandez pas comment cela s’est formé, mais le résultat, le paysage, est à couper le souffle. Par contre, le parc est petit (contrairement aux autres). Traduction, on en a vite fait le tour. D’autant plus qu’il y fait chaud et que le vent y souffle pas mal. Une demie-journée de ride dans le parc, une nuit à la sauvage, et vous aurez vécu une belle expérience.

Dans le même esprit, on vous conseille aussi notre article sur le parc national de Joshua Tree ou si vous préférez la la forêt, celui sur le parc national de Sequoia. Bonne route, et n’oubliez pas l’eau !

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