Voyager à moto, c’est un peu comme partir en randonnée : on veut disposer de tout ce dont on a besoin sans faire la mule pour autant… Du coup, il faut penser pratique et être organisé. On vous détaille quelques points clés qui nous ont permis de faire nos valises pour un voyage à moto d’un an et demi en Amérique Latine. A deux, et à dos de la Super Ténéré. Découvrez comment voyager léger en moto à travers 8 conseils.
Avant de commencer : rappelez vous que l’équipement parfait n’existe pas. Chaque motard-e a sa propre manière de voyager, on vous explique ici la nôtre. Peut-être que j’aurais besoin d’un sac étanche de 5 litres pour mon linge sale alors que vous préférez un simple sachet plastique Carrefour. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas…
1. Miser sur un équipement de qualité (et s’attendre à y mettre le prix)
On commence par les choses qui fâchent. Si vous avez déjà fait un tour dans le rayon randonnée de chez Decathlon, vous avez pu apprécier la large gamme de prix dont l’équipement fait preuve. Il y a le sac de rando d’entrée de gamme, en peau de couil**, dont la fermeture cassera sans doute au moindre accroc. Il y a le sac sympa qui n’arrache pas le porte-monnaie mais avec lequel on ne va pas gravir l’Annapurna. Puis il y a le bijou de technologie qui pèse rien, qui est bien pensé et qui coûte… un bras.
On ne va pas se mentir : en moto comme en randonnée, si on veut voyager léger, il faut un certain budget. Les équipements légers demandent un poil plus de recherche et de développement, ainsi que des matériaux de meilleure qualité. Forcément, cela se ressent sur le prix. Le côté positif c’est qu’investir un peu plus d’argent s’avère rentable à plus long terme. L’équipement technique, en plus d’alléger le cargo, est relativement robuste et durable.
Une fois sur les routes dans un pays étranger, ou sur les pistes dans la campagne, vous vous maudirez d’avoir opté pour un poncho en plastique PortAventura au lieu d’un bon K-Way. Il faut donc penser léger… mais pas au détriment de la qualité et de la fiabilité.
Pour ce voyage, on a investi dans un bon matériel de camping. Si dormir sous la tente fait partie de vos plans, et que vous êtes prêt à investir dans de la qualité, on vous conseille notre article sur le meilleur équipement pour faire du camping à moto
2. Avant de penser quoi embarquer, pensez bagagerie !
Avant de penser à ce que l’on embarque en road trip autour du monde, il faut penser à comment le transporter. Bagagerie souple ou bagagerie dure ? Désolé mais on ne se lance pas dans ce débat ! Du moins, pas aujourd’hui. Pour nous, c’est du dur avec les valises Givi Outback Trekker : il s’agit d’un set de valises solides, pratiques et sûres. Nous avons opté pour les plus petits volumes disponibles, un top case et deux valises latérales. On vous invite à consulter notre test sur le site de Motoblouz d’ailleurs ! On utilise une valise latérale chacun, pour nos affaires personnelles. Le top case est dédié au commun : trousse à pharmacie, trousse de toilette, et trousse à outils, chaîne et bâche pour sécuriser la moto, ainsi qu’un appareil photo et de l’eau.
Sur chaque valise latérale, on a un sac étanche. Globalement, ces deux sacs contiennent tout notre matériel de camping. Prochainement, une sacoche de réservoir devrait rejoindre le convoi. Elle permettra de charger le matériel électronique, garder la documentation à portée de main, l’appareil photo…
Le bonus : la cerise sur le gâteau, la planche
Une planche de surf complète notre convoi, histoire de voyager léger et l’esprit tranquille. Elle est fixée sur le côté droit car on a tendance à tomber du côté gauche, et il y a le ventilateur de ce côté sur la Super Ténéré. La planche est harnachée à la valise latérale et aux barres de protection grâce à des tendeurs clipsables. Mais bon ça, clairement, ce n’est pas ce que l’on vous recommande pour voyager léger en moto (encore moins si vous ne faites pas de surf) !
3. Comment optimiser l’espace ? L’art de la compartimentalisation
On aborde ici un point essentiel du voyage à moto. Surtout pour répondre à la question de comment voyager léger en moto. Optimiser son espace et organiser son cargo, c’est primordial. Et pour ce faire, il faut exceller dans l’art de la compartimentalisation, l’art qui fait la différence entre celui qui trouve son chargeur d’intercom en 20 secondes et celui qui doit vider ses trois valises avant de réaliser que son chargeur est dans sa poche de veste. Vous devez ranger, compacter et avoir une image mentale de ce qu’il y a dans chacune de vos valises.
Il existe aussi des articles bien pratiques que vous pouvez vous procurer pour voyager plus organisé. Comme l’organisateur de câbles (qui a personnellement changé ma vie, sans déconner). A deux, avec des téléphones, un appareil photo et une caméra, des ordinateurs et j’en passe : cet organisateur de câble permet d’éviter les sacs de nœuds (dans tous les sens du terme). Même chose pour la trousse de toilette et la trousse à pharmacie. Choisissez des articles robustes, avec plusieurs compartiments et pratiques d’utilisation.
Aussi, si vous pouvez, lors de la préparation de votre matériel, veillez à ce que les valises ne soient pas pleines à craquer. C’est toujours plus facile à manipuler… Et cela vous permettra de caler un petit souvenir ou ces articles qu’il faut sortir et ranger constamment en voyage, comme la veste ou la bouteille d’eau.
4. Multifonction, le maître-mot
Voyager léger, c’est aussi privilégier l’équipement qui remplit plusieurs missions. La pince multifonction au lieu de la caisse à outils quoi… La veste chaude imperméable au lieu de la veste chaude ET la veste imperméable. Bref, vous avez saisi l’idée, préférez les articles polyvalents.
Si votre destination est plutôt fraîche, on est pour les sous vêtements techniques. Ils occupent très peu de place, tiennent bien chaud et, combinés à vos vêtements d’été, ils permettent de couvrir un large éventail de températures.
Aussi, pensez malin et essayez de trouver de nouvelles fonctions à des objets qui, de prime abord, ne sont pas conçus à cet effet. Par exemple, je suis un grand adepte du califourchon de traversin… Malheureusement, emmener son traversin sur la moto, c’est un peu extrême. Du coup, la nuit en camping, j’ai pour habitude d’envelopper mon pantalon moto dans une serviette. On n’est pas sur du traversin de grande qualité mais ça fait le taff. Même chose pour les oreillers, votre sac de vêtements pourra venir complémenter votre coussin de camping pas si confortable. Soyez inventif et n’hésitez pas à partager vos astuces en commentaire (notamment pour le traversin, ça m’intéresse).
5. Compact et léger !
Deux (autres) maîtres mots, compact et léger. Pour trouver l’équipement parfait, pas de secret : il faut faire des recherches. Lire des comparatifs, regarder des vidéos d’essai de produit et, si vous pouvez, évaluer vous-même le produit en magasin. C’est toujours mieux que de réaliser le super deal sur Internet qui est, en réalité, une arnaque comme la paire de chaussures droites dans La vérité si je mens ! 3.
6. Le sacrifice mais le confort…
Pas de surprise : pour voyager léger en moto, il faut faire des concessions. Bien que votre tenue habillée vous aille à merveille, ça ne vaut peut-être pas le coup de la trimbaler durant tout votre périple. Moins on emmène de choses, moins on est chargé (logique). Idem pour les paires de chaussures. De notre côté, c’est une paire de tongs, une paire de baskets et les bottes moto.
Alors, vous allez nous dire : pourquoi bon Dieu partir faire l’Amérique Latine avec une planche de surf et une planche de skate ? C’est un choix, et on l’assume ! On pourrait vous exposer notre amour de la pratique de ces activités sans que vous soyez convaincu ou que cela justifie de se les trimballer partout où on va… Tout cela pour dire que, finalement, le plus important est d’être à l’aise au guidon de sa monture et de rentrer (plus ou moins) dans les spécifications du constructeur. Aussi volumineux soit notre convoi, on ne dépasse les préconisations de la charge maximale fournie par le constructeur que d’une dizaine de kilos… Peut mieux faire mais pas trop mal. On verra ce qu’en pense la suspension arrière à plus long terme.
Pensez aussi à équilibrer les charges latérales et à privilégier le matériel lourd en bas (ne chargez pas trop en hauteur quoi).
Ce sur quoi nous avons fait des économies : les vêtements. On a choisi de prendre moins et de laver plus souvent. En plus, on a l’avantage de voyager dans des destinations plutôt chaudes. Du coup, trois tee-shirts, un short, deux maillots de bain, et un ensemble pull pantalon pour le soir. C’est tout et suffisant.
Enfin, sacrifier certaines choses oui mais ne pas sacrifier son confort ! Faites en sortes de rendre votre expérience agréable. On n’est pas là pour souffrir. Et glisser ses pieds dans une paire de tongs ou dans des chaussettes bien chaudes après une journée sur les routes, c’est de l’ordre de l’indispensable.
7. Camping ou hôtel ?
Si vous êtes du genre relaxation dans un bon lit après une grosse journée de roulage, ce paragraphe ne vous concerne pas forcément. Si vous songez à une expérience nature sous la belle étoile ou que vous êtes déjà de cette team, restez par ici.
De notre côté, on aime bien camper. Je dirais même on adore. Pourquoi le camping ? Parce que c’est économique, on est plus proche de la nature, il y a un petit côté aventure qui nous fait vibrer, et on a la possibilité de dormir dans des lieux isolés complètement insolites. Autant d’arguments qui nous suffisent pour faire une croix sur le king size et la salle de sport du Hilton.
Nombreux sont ceux qui s’imaginent que camper, c’est dormir par terre après avoir mangé un sandwich triangle malencontreusement roulé dans la terre, le visage endolori par une quinzaine de piqûres de moustique. Ne vous méprenez pas ! Ce cauchemar, c’est celui du campeur du dimanche, pas le vôtre. Vous, et nous, optons pour le camping confort. Celui où tu es content de te glisser dans ton duvet et où tu sais que tu vas dormir comme un bébé. Alors encore une fois, ici tout est question d’équipement… Mais nous avons écrit un article qui devrait vous guider sur le sujet du camping et de la moto.
8. R&D (la vôtre, pas celle du constructeur d’équipements)
Pour finir, je dirais que voyager léger à moto, c’est le fruit d’un apprentissage long et quotidien. Rien n’est jamais parfait du premier coup, et plus on voyage plus on s’améliore… C’est seulement notre deuxième semaine dans ce grand voyage et on voit déjà des ajustements à faire (on mettra à jour cet article au fur et à mesure, bien sûr, mais non, jamais on ne laissera la planche de surf ou de skate).
Parfaire son équipement, c’est la clé. Alors, partez à l’aventure, allez rouler, faites des tests sur des trips plus courts… Et n’hésitez pas à vous débarrasser d’équipements peu pratiques dont l’utilisation vous fait piquer une crise de nerf. En attendant, vos conseils et vos astuces en commentaire sont toujours les bienvenus. Bonne route ! Et pour bien vous préparer, ne manquez pas non plus notre article sur comment équiper sa moto pour voyager ou encore quelle moto choisir pour voyager.
2 Commentaires
Atelier Guillot
11 avril 2023 at 11 h 36 minSuperbe article de blog, je prépare mon road trip à moto pour cet été, j’ai hâte !!
Max
12 avril 2023 at 13 h 17 minSalut et merci pour ton retour ! Génial ce roadtrip, on a hâte pour toi. Bonne prep’